Espagne mise à jour 16 juillet 2025

21 juillet 2025
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Mercredi 16 Juillet 2025

Comme convenu avec le docteur De Frutos, nous avons amené John-Jack à la clinique, hier matin à 9h00. Après avoir signé les documents afin d’avoir ma permission, le médecin l'a emmené à la salle d'opération et à la salle de préparation et nous a ensuite montré l'expansion de sa clinique, comportant trois nouvelles salles d'opération ainsi que des laboratoires, salle de radiologie et une salle d'IRM. La clinique derrière la zone d'accueil est méconnaissable et en ajoutant un bâtiment situé à l’arrière, le tout est 3 fois plus grand qu'avant. En cas d’urgence,  John-Jack ne serait pas en manque des installations nécessaires. Lors de notre départ, le docteur De Frutos nous a promis de nous envoyer un message dès que l'opération serait terminée et nous a donné un rendez-vous pour après-demain, à 9h00, comme d'habitude. Tout au long du retour, j'ai essayé de ne pas penser au fait que le véto et son équipe étaient probablement occupés à lui amputer la patte et j’espérais, de tout cœur,  que tout se termine bien. j'en étais presque sûre que c'était le cas car Dirk et moi avions une confiance inébranlable dans le vétérinaire qui avait opéré, avec succès, tant de nos cas problématiques. Au cours de l'après-midi, nous avons reçu un message indiquant que tout s'était parfaitement passé, aussi bien l'amputation que la castration... JJ était réveillé et pouvait être récupéré après 18h00. Quand Dirk est parti vers 16h30, je suis restée avec les chiens qui se sont enfuis dans la maison, une fois la grille refermée, car il faisait encore 40 degrés dehors. Quoi qu'il en soit, il appellerait dès qu'il partirait avec john-Jack de Talavera. Juste au moment où je devenais agitée à cause de son appel téléphonique qui se faisait attendre, le téléphone a sonné. Quand j'ai répondu, j'ai été surprise d'avoir Yolanda en ligne avec le message que Dirk ne pouvait pas me joindre mais qu’il était en route pour Casa Belgica.. Une demi-heure plus tard, il était à la maison avec JJ qui était quand même instable sur ses trois pattes. Lorsque Dirk l'a amené à la clinique où il fait frais, nos chiens, qui  sont généralement de nature curieuse, ont poliment gardé leurs distances, comme s'ils savaient ce qui était arrivé au gros chien noir. Après qu'il ait été logé dans son chenil, nous sommes allés le voir toutes les heures.

À 22h00, il a pris ses médicaments et nous l'avons laissé dehors pour une pause sanitaire. Il est sorti courageusement de la clinique mais avait toujours aussi peur de nous...

Ce matin, il avait encore peur après une nuit tranquille, mais j'avais l'impression qu'il était un peu plus détendu et qu'il était, grâce à l’amputation, soulagé des terribles douleurs qu'il subissait depuis si longtemps. Nous l'avons sorti,  régulièrement et cet après-midi il a soudainement décidé de s'allonger, dans le panier sur la terrasse, à l’ombre des arbres. Nous l'avons laissé faire et Dirk s'est assuré qu'il pouvait entrer et sortir dans la véranda.  Nos chiens, fort intéressés, se bousculaient à la clôture pour avoir un aperçu du nouveau venu . De plus, je pouvais lui caresser la tête et pétrir les oreilles sans qu'il ne s'éloigne.  Il y a de l'espoir !! Croisez les doigts...

jeudi 17 juillet 2025

Un jour inoubliable, un jour qui restera à jamais gravé dans nos mémoires. Quand nous sommes rentrés de chez le véto, dans l'après-midi, je me suis assise derrière mon ordinateur pour mettre à jour mon update. Dirk a fait de même et, pendant qu'il traitait ses factures et autres documents qui nécessitaient son attention, il regardait, distraitement,  le Tour de France.

Au bout d'une demi-heure, j'ai remarqué que le temps changeait et lorsque je suis sortie pour voir, j’ai immédiatement remarqué que ça sentait le « feu » et il y avait comme un écran de fumée, teinté d'orange foncé qui assombrissait le ciel et qui  était pourchassé par un vent violent. De retour à l'intérieur, j'ai dit à Dirk qu'il fallait qu'il brûle quelque part. J'ai immédiatement pensé à notre conversation pendant le trajet vers Talavera, où d'innombrables panneaux le long de l'autoroute avertissaient d'un danger d'incendie extrême et où des ouvriers tondaient, dans une chaleur étouffante,  les accotements pleins d'herbes hautes et sèches et de buissons. Dirk pensait que quelque chose comme ça ne devrait pas nous arriver parce qu'il y avait si peu d'arbres et de plantes à Calypo... Quoi qu'il en soit, il a été choqué quand il a regagné la terrasse et qu’il est allé, en compagnie d’autres habitants qui avaient eu la même idée,  regarder au bout de la rue là où notre avenida de Madrid se meure dans le campo. Entre-temps, j'ai essayé de filmer avec mon téléphone portable les hélicoptères avec des poches d'eau et les hydravions qui volaient tous vers Campo et un village plus loin. Malgré le fait que tout le monde pense que cela ne lui arrivera jamais, je devenais plus inquiète, tout comme les chiens qui couraient de l’intérieur vers l’extérieur en haletant, et je me suis rendue  à la clinique pour voir JJ. Il  était allongé tranquillement dans son panier et avait plus peur de moi que des hélicoptères et des avions qui volaient à bas altitude. Le fait que Dirk restait parti aussi longtemps n'était pas de bon augure, alors je suis allée regarder à la porte car tout était en panne et je ne pouvais donc pas me servir du Gsm. En revenant, il  m’a dit que le feu était encore à des kilomètres de chez nous. Quoi qu'il en soit, je n'étais pas à l'aise. A juste titre, car à peine quelques minutes plus tard, le ciel devenait plus épais et plus sombre et au-dessus de nos têtes, des centaines d'hirondelles fuyaient quelque chose de terrible et le soleil brillait de temps en temps à travers une mixture épaisse, de couleur rouge sang. Dirk est redescendu, était de retour à  Casa Belgica 10 minutes plus tard, et dit en panique que le vent venait de  tourner en direction du refuge. Il a alors appelé Marie-Carmen qui savait très bien que  c’était mauvais signe mais que la police et les pompiers ne s’inquiétaient pas encore. Quand il a expliqué à la police et aux pompiers, qui suivaient l'incendie au bout de notre rue, qu'il y avait des gens dans le refuge et pas seulement des chiens, ils ont finalement paniqué.

Ce qui a suivi semblait être un film accéléré, improbable et incroyable mais réel. En quelques secondes, il faisait nuit noire et nous pouvions à peine voir et encore moins respirer à travers la fumée noire et chaude. Immédiatement après, la grille a été enfoncée par cinq policiers qui ont crié que nous devions partir immédiatement. Dirk a crié en retour que nous ne partirions pas sans nos chiens et a claqué la grille à leur nez, a ouvert la porte coulissante de la camionnette et a rugi que je devais entrer et appeler les chiens qui se bousculaient en panique. J'ai crié tant que j’ai pu et quelques-uns ont sauté dans la camionnette, mais quand la police a, de nouveau, enfoncé la grille, ils sont partis effrayés et paniqués, nous ne savions pas où aller. J'ai ouvert ma portière pour sortir à nouveau et en pleurant, j'ai supplié le policier  « mes chiens s'il vous plaît, por favor » mais en vain. L'homme a claqué la portière avec colère et s'est tenu devant. D'autres membres de la Guardia Civil  sont entrés dans la maison où Dirk n'a eu que le temps de prendre son PC et mes médicaments, puis nous avons dû partir avec seulement les vêtements que nous avions sur nous. J'ai pleuré à chaudes larmes et j'ai gémi de douleur pour nos chiens laissés derrière nous, ainsi que pour le pauvre chien à la clinique. Alors qu'on nous emmenait hors de Calypo, Dirk a dit « et maintenant, que faire, nos chiens, notre maison ». Malgré toute la tristesse et la culpabilité que nous avions tous les deux, j'ai eu une révélation et je lui ai dit d'appeler l'hôtel pour chiens Malipulus, que ces gens nous aideraient. Sur l’autoroute,  c'était le chaos total, le terre-plein central et les accotements latéraux dans les deux sens avaient pris feu à cause du vent fort et brûlaient abondamment. La visibilité était nulle, nous avons donc roulé quelques kilomètres à travers un « tunnel » brûlant en direction de Madrid et nous ressentions la chaleur intense jusqu’à l'intérieur de la camionnette. Je m'en fichais, je ne pouvais penser qu'à nos chiens, laissés derrière nous. Je ne pouvais pas m'arrêter de pleurer et je répétais sans cesse « nos chiens, nos pauvres chiens, comme ils doivent avoir peur ». Dirk en a tout autant souffert mais sa devise est « les hommes ne pleurent pas » alors... Dans les environs de l'hôtel, nous n'avions toujours pas pu joindre les propriétaires. Finalement, ils ont rappelé eux-mêmes et quand j'ai voulu leur expliquer la situation, en pleurant, ma voix avait disparu, seul un son rauque sortait de ma gorge. Lorsque Dirk a raconté l'histoire au propriétaire de l'hôtel et à sa femme, ils ont immédiatement été disposés à accueillir les chiens. Quand ils ont demandé combien il y en avait à bord, Dirk a dû les compter, nous avons dû partir si vite. Nous étions sept à bord, ce qui signifie que Léopold, Lola, Maximus, la petite Joséphine et John-Jack, récemment amputé, étaient restés sur place. Cela m'a rendu malade et je ne pouvais pas m'arrêter de frissonner et de pleurer. Heureusement, Mme et M. ont été très empathiques, m'ont donné de l'eau et ont emmené les chiens à l'intérieur avec le message qu'ils pouvaient rester aussi longtemps qu’il serait nécessaire.

Quand nous sommes partis, nous avons décidé de retourner à Calypo. Il en a résulté plus de 2h30 de file d'attente sur l'autoroute dans un embouteillage déroutant qui devait toujours s'écarter pour permettre aux pompiers, à la police et à l'armée de passer car au loin, il y avait encore un brasier féroce. En attendant, Dirk cherchait un hôtel pour passer la nuit, puis j'ai réussi à le convaincre d'appeler Maria et son mari Rafa car Marie-Carmen n'était pas joignable et nous étions très inquiets pour nos chiens laissés sur place. J'étais sûre que ces gens-là nous aideraient. Rafa avait encore aidé au refuge et aux rénovations de Casa Belgica et Maria avait aidé à l'entretien. Tous les deux venaient du Venezuela, vivaient également à Calypo, connaissaient nos chiens et ils étaient assez « aventureux » et assez fidèles pour essayer de rentrer dans notre maison afin de regarder comment allaient les chiens et s'ils étaient toujours là, .... Après de nombreuses tentatives, nous les avons eu au téléphone et ils ont immédiatement accepté d'y aller pendant qu'il faisait encore jour. Après une heure  d'embouteillage, ils ont réussi à entrer dans notre maison. Rafa a vu que la véranda, totalement détruite, brûlait toujours mais la clinique était épargnée, seuls les murs étaient noircis et la gouttière à l'arrière avait fondu. Nous avons regardé avec anxiété sur l'écran du téléphone comment, à notre soulagement, Rafa a réussi à éteindre les incendies sous le porche. Pendant ce temps, Maria cherchait les chiens qui étaient, à notre grand désarroi, introuvables. Tandis que je retenais mon souffle et que je demandais des nouvelles de John-Jack, Dirk a crié à Rafa qu'à la clinique se trouvait également un chien,  à trois pattes, récemment opéré et qui n'avait nulle part où aller. L'homme nous a emmenés dans la clinique via son écran, mais il n'y avait aucune trace d'un chien ! Alors que les larmes coulaient de mes joues et que mon cœur battait dans ma gorge, Dirk a crié en retour « impossible, il a dû se cacher quelque part ». Rafa a cherché plus loin dans l'obscurité et a soudainement crié « Je le vois, il s'est roulé en boule sous l'escalier en fer ». Nous étions tellement heureux que j'ai laissé libre cours à mes larmes et à mes émotions car nous ne nous serions jamais pardonnés si le pauvre petit gars avait suffoqué ou pire. Quand Rafa l'a trouvé et a demandé à Dirk s'il pouvait marcher, Dirk a répondu avec soulagement OUI, après quoi JJ a finalement été libéré de l'enfer auquel il avait survécu. D'un coin inattendu, nous avons reçu d'autres bonnes nouvelles car peu de temps après, Maria est arrivée avec le message fantastique que le voisin d'en face avait accueilli  Lola, Léopold, Maxime et la petite Joséphine. Le soir, après notre départ obligatoire, la Guardia-civil était entrée dans notre maison et avait emmené les chiens avec eux. Parce qu'ils ne savaient pas quoi en faire, le voisin d'en face avait proposé de les prendre chez lui. 

Lorsque nous avons demandé aux Vénézuéliens s'ils voulaient rester avec nos chiens la nuit, cela ne leur posait aucun problème. Ils pouvaient dormir dans la chambre du vétérinaire. Nous aurions tout fait pour que notre progéniture ne reste pas seule. Rassurés, nous avons fait la  promesse de venir le plus tôt possible, le lendemain... À 21 heures, nous avons enfin pu prendre une sortie de l’autoroute et nous sommes allés à l'hôtel. Malheureusement, la route a été fermée par la police et nous ne pouvions pas  atteindre l'hôtel par la route normale. Heureusement, Dirk connaissait un raccourci. Assis dans la petite salle à manger de l’hôtel, nous avons commandé une pizza qu'aucun de nous deux n’a réussi à consommer. Ensuite,  nous sommes allés dans la chambre où j'ai bu 2 verres de vin et pris 2 somnifères. Néanmoins, ce fut une nuit blanche. Pendant les incertitudes, j'avais invoqué Saint François et je lui avais dit, «  écoute mec, si tu signifies quelque chose pour les animaux, c'est le moment de faire tes preuves. » Apparemment, il avait écouté... Lorsque nous quittâmes l'hôtel après un maigre petit-déjeuner et que nous rentrâmes chez nous, une demi-heure plus tard, on nous annonça que des membres de la Guardia-civil étaient revenus pendant la nuit parce qu'il y avait une résurgence du feu dans la véranda. Après cette « bonne » nouvelle, Lola la toute noire, Maximus et Léopold, impatients et couverts de suie, nous ont sauté dessous. Puis ce fut le tour de la petite Joséphine. Nous étions tous ravis de nous revoir.  John-Jack, le noir,  était allongé sur le sol du salon entre le canapé et le placard et me regardait effrayé quand je lui caressais doucement la tête et l'appelai Hyppolythe pour la énième fois, je ne savais pas pourquoi... Après un déluge de remerciements Rafa, Maria et leur fille ont quitté la maison afin d’aller nettoyer leurs propres dégâts. C’est alors que j’ai pris le temps pour faire une déclaration. J'ai donc annoncé solennellement à Dirk que le pauvre chien qui avait tant souffert dans sa vie antérieure et qui, à présent,  avait dû  survivre avec nous, seul et effrayé sous un escalier en fer à côté d'un porche en feu, ne partirait jamais, plus jamais, disais-je fermement. Nous avions trop de chiens mais celui-ci devait rester... Dirk n'a pas répondu donc JJ s’appellerait désormais JJ- Hyppolythe ou Hyppolythe-Franciscus ou.. Quand nous sommes finalement sortis ensemble pour regarder dehors, nous avons été stupéfaits. Les haies avaient brûlé des deux côtés, dans la véranda que la Guardia Civil était venue éteindre la nuit dernière, la climatisation sur le mur avait fondu, une vingtaine de grands lits pour chiens en plastique avaient pris feu, la toiture, sa charpente métallique  comprise etc…, etc…, bref, tout était totalement détruit. Le toit de la buanderie en face de la véranda avait également fondu des deux côtés. Heureusement, nous étions assurés. En fin de compte, nous avons eu beaucoup de chance que la clinique et notre maison n'aient pas brûlé car le feu avait été très proche. Maintenant, ça ne faisait que commencer... À l'intérieur tout était couvert de suie, à l'extérieur il y avait des kilos de suie, des débris, des feuilles mortes, de l'eau, etc. Dirk a retroussé les manches et a commencé dehors, moi à l'intérieur...

Mise à jour concernant le refuge.

Ce que je sais pour l'instant, c'est que les clôtures ont brûlé, que toutes les toiles qui pendaient pour protéger les chiens du soleil ont pris feu, qu'il y a des dégâts à tout ainsi qu’à tout  ce que nous n'avons pas encore constaté. Les personnes présentes avaient garé leur voiture dans la cathédrale afin de les protéger contre l'incendie qui s’approchait, mais la vieille voiture qui était encore à l'extérieur a brûlé. Trois chiens se sont enfuis par des trous de feu dans la clôture. Un pauvre animal est malheureusement décédé de peur. Entre-temps, les trois chiens fugueurs sont revenus au refuge. Dès que nous aurons tout vu et que nous connaîtrons l'étendue des dégâts, j'écrirai une mise à jour.

Lundi 21 Juillet 2025

pendant que Dirk allait chercher nos chiens à l'hôtel ce matin, j'ai appelé Marie-Carmen pour l’avertir qu'il viendrait voir les dégâts de l'incendie, cet après-midi. Quand je lui ai dit que des sympathisants en Belgique organisaient une action et que GINB paierait tous les frais des dégâts causés par l'incendie dans le refuge, nous avons, toutes les deux, été submergées par l'émotion.

Quoi qu'il en soit,  le refuge et nous-mêmes, nous nous trouvons aujourd’hui, devant une tâche immense et il faudra qu’on  la mène  à bien. Nous n’avons donc  pas jeté l'éponge.

Deux jours après l'incendie, de nouvelles bâches ont déjà été accrochées  à la clôture pour la sécurité des chiens. Maintenant, encore tout le reste... Merci à tous ceux qui nous ont soutenus.

Merci du fond du cœur.

Affectueusement,

 Mireille.