Entre cendres et espoir
Entre cendres et espoir : la visite à Casa Belgica et à Las Nieves.
Le vendredi 29 août, notre premier réveil a sonné vers 6 heures. Juste pour être sûrs, nous avions réglé plusieurs alarmes car nous ne voulions certainement pas risquer de nous réveiller trop tard. Pourtant cette nuit là, il nous était difficile de trouver le sommeil. La nervosité a probablement joué un rôle : après tout, cela faisait plus de 20 ans que nous n'avions plus voyagé en avion.
Après un court trajet chez mes parents et une courte distance en taxi avec mon père jusqu'à Zaventem, nous avons atterri à Madrid, en début d’après-midi. Dès que les roues ont touché le sol et que nous avons regardé par la fenêtre, nous avons tout de suite vu la végétation sèche et aride : nous étions bien en Espagne. Comme deux enfants étonnés, nous nous sommes dirigés vers la sortie de l'immense aéroport qui représente beaucoup plus que notre aerodrome national. Dirk nous attendait déjà au Café Paul, lisant tranquillement et dégustant un café.
Après un court trajet en voiture, au cours duquel Dirk nous a immédiatement donné un aperçu du style de conduite espagnol, nous sommes arrivés à Casa Belgica. Mimi nous a reçus chaleureusement en compagnie de ses barzois et de ses galgos. Après avoir mis les bagages dans la chambre, on nous a fait visiter la maison et la clinique où les chiens sont opérés et stérilisés.
L'impact de l'incendie.
Ce qui nous a immédiatement frappés, ce sont les dégâts causés par l'incendie autour de leur maison. Toute la haie, qui servait normalement de barrière naturelle pour que les chiens puissent se rétablir en toute tranquillité, a été complètement brûlée. Les conséquences étaient également douloureusement visibles derrière et autour de la clinique : l'unité extérieure de la climatisation a été détruite, le toit emporté, les fenêtres ont éclaté et les portes métalliques ont brûlés. La vue était vraiment difficile à supporter.
Après ces premières impressions, nous avons pu passer à table. Mireille avait préparé une délicieuse présentation de tapas. Avec un verre de vin, nous nous sommes progressivement détendus. Peu de temps après, Bart et moi avons décidé, après une nuit blanche, d'aller nous coucher tôt. Cette fois, nous avons dormi comme des bébés.
Le lendemain.
La matinée a commencé par une douche fraîche et un copieux petit-déjeuner en compagnie de quelques amis à quatre pattes. Il est magnifique de pouvoir se réveiller de cette manière..
Comme nous n'étions pas attendus à Las Nieves avant 16 heures, nous avons décidé de nous rendre d'abord dans un grand centre commercial de Madrid. Pendant le déjeuner, je me suis dit que j'aurais peut-être dû mettre une tenue un peu plus soignée dans ma valise. Quoi qu'il en soit, je devrais faire avec. Ce fut à nouveau un repas agréable avec un bon verre de vin.
Visite à Las Nieves.
Le trajet jusqu'à Las Nieves nous a menés à travers un paysage surréaliste de buissons calcinés et de montagnes grises. Et pourtant, dans toute cette misère, une touche de vert est apparue ci et là. L'espoir après la catastrophe. Je me suis demandé si cela s'appliquerait également aux galgos espagnols. Ou serais-je trop naïf ?
À Las Nieves, nous avons rencontré Marie-Carmen. Elle nous a d'abord conduits aux chenils des mâles, où des petits museaux curieux nous ont immédiatement examinés. Malgré leur passé, leurs yeux rayonnaient de confiance et de joie de vivre. Ensuite, nous avons rendu visite aux femelles. Bart a plaisanté en disant qu'on pouvait « entendre » où se trouvaient les dames, mais l'atmosphère est vite devenue plus sérieuse. Ici aussi, des nez doux nous ont accueillis avec enthousiasme. Sans paroles, leurs yeux demandaient : « Puis-je venir avec vous ? » Nous nous sommes assis sur le sol pendant un moment, afin que les chiens puissent décider par eux-mêmes s'ils voulaient entrer en contact. Ils l'ont fait, chacun à leur manière, l'un un peu timide, l'autre plein de bravoure. Cela nous a profondément touchés.
De retour à Casa Belgica, nous avons de nouveau été chaleureusement accueillis par Mimi et sa légion de galgos. Plus tard dans la soirée, nous avons également eu l'occasion de jeter un coup d'œil à son atelier d'art, où de belles œuvres nous ont laisse bouche bée. Comme notre vol partait tôt le lendemain matin, nous sommes allés nous coucher de bonne heure.
Une impression durable.
Lorsqu'on nous a demandé par la suite, comment s'était passée notre visite, nous avons eu besoin de temps pour formuler une réponse. Les impressions étaient intenses. Était-ce de la colère causée par la misère qu’on faisait subir aux galgos ? Etait-ce de la tristesse parce que nous ne pouvions pas donner un foyer aux 300 chiens ? Ou était-ce quand même de la satisfaction, parce que nous avions pu les distraire pendant un moment, en attendant d’obtenir leur panier doré ?
Ce qui prévaut, c'est notre conviction que nous continuerons à nous battre, de tout cœur, afin de procurer un foyer chaleureux au plus grand nombre possible de ces trésors.
Merci, Mimi et Dirk, pour l'accueil chaleureux, les bons soins et l'expérience inoubliable que vous nous avez offerte.
Yannick & Bart