Espagne mise á jour avril 2024

19 avril 2024
Innovaticent

mercredi 4 avril 2024

Après avoir mis 2 jours à me remettre du voyage pour l’Espagne, je vais essayer de vous faire un compte rendu, le plus précis possible, de ces dernières semaines. A commencer par l'arrivée de notre copilote Dirk Buffalo, qui est arrivé le 12 mars, au lendemain de l'anniversaire de Dirk ( qui en profite ici pour remercier tout le monde pour les félicitations !!).

Après une saison de chasse « post-natale » difficile, des dizaines et des dizaines de galguéros qui voulaient se débarrasser de leurs galgos, ont dû s'inscrire sur une liste d'attente car le refuge était encore toujours surpeuplé. C’est pour cette raison qu’Anne, Fred, Marianne ainsi que son assistante ne sont pas venus pour effectuer des stérilisations du fait qu’il y avaient encore plus de 250 galgos au refuge, en attente d'une adoption. Ces chiens ont tous été stérilisés ou castrés par les équipes médicales en question. Quoi qu'il en soit, sans vouloir me répéter, c'était une période difficile, pleine de remords et de stress, contre laquelle nous ne pouvions finalement pas faire grand-chose car les adoptions avaient fortement chuté après la période du corona... Pendant la pandémie, tout le monde voulait avoir un chien, mais une fois cette période terrible terminée, la plupart des gens avait d'autres ambitions dont les voyages et la détente faisaient partie avec comme résultat que les adoptions ont diminué et, malgré l'augmentation considérable des coûts du carburant, des péages, etc., nous sommes quand même rentrés au pays avec 30 au lieu de 50 galgos. En Belgique, après le corona, les très vieux chiens qui avaient été adoptés depuis longtemps, ont été renvoyés sous le couvert d’un sophisme alors que soudainement ils gênaient la détente/le voyage et autres festivités qui avaient été prévus. Cela est bien triste mais néanmoins un fait. J’ai été obligée de mettre sur le site des chiens plus âgés qui étaient au refuge depuis des années et auxquels je voulais absolument donner une chance. Je les ai donc mis sur le site comme « chercheurs de fortune » car sinon ils risquaient de rester à Las Nieves jusqu’à la fin de leurs jours et ils méritaient mieux après leur historique misérable. Heureusement, il y a toujours des âmes charitables, prêtes à leur donner une chance et de bonnes âmes qui nous sont restées fidèles à nous et aux galgos et qui se sont occupées de certaines des nouvelles adoptions, car il n'est pas rare que, lors des jours d’adoption, près d'un tiers des adoptants soient des anciens fidèles tout comme aux événements... On fait ce qu'on peut et le samedi 9 mars, une semaine avant la journée d’adoption, j'appelais traditionnellement tous les adoptants afin de se mettre d'accord sur l'heure à laquelle ils étaient attendus. Généralement, l'appel est un succès car beaucoup l’attendent avec impatience. Si je n'arrive pas à les joindre, je leur laisse un message leur demandant de me rappeler. Après avoir parlé à tout le monde au téléphone dans l'après-midi, j'ai laissé, quelques heures plus tard, un énième message sur le répondeur de l'adoptant de Carioca avec une demande urgente de me rappeler. À ma grande frustration, toujours sans succès. J'ai donc laissé un dernier message indiquant que l'adoption avait été annulée et qu'il ne devait plus me rappeler, un point c’est tout...

Le mardi 12 mars, Dirk B. est arrivé chez nous et après avoir dorloté la camionnette en l’équipant de nombreuses alaises, les messieurs sont partis jeudi, pour la Belgique avec à leur bord, 21 heureux élus. Parmi eux se trouvaient quelques vieux «  chercheurs de fortune », Curo âgé de 7 ans ainsi que nos 8 chiens... J'ai été épargné d'un vol stressant puisqu’après la journée d’adoption, Dirk est rentré en Espagne par le vol retour du soir car nous devions retourner ensemble, en Belgique, avec notre voiture qui devait passer le contrôle technique au pays d'origine. Ce n'était pas le seul véhicule à inspecter, nous avions également rendez-vous avec le SPF, qui est venu la même semaine inspecter nos deux camionnettes GINB, qui doivent être en ordre avec toutes les règles et normes strictes applicables au transport international. Une fois les chauffeurs partis avec leur précieux chargement, je me suis promenée dans le jardin de Casa Belgica où il faisait très silencieux et j'en suis arrivée à la conclusion que je ne pourrais pas m'y habituer sans les chiens autour de moi. Je suis montée à l'étage jusqu'à mon atelier parce que je m'étais donnée la mission et que j'avais promis à Dirk que je terminerais enfin le tableau de feu Léopold 2, pendant que je serais seule. Quand je suis entrée dans la véranda, Lili et Bella, les deux chats de gouttière que Dirk nourrit depuis quelques semaines, me jetèrent un regard hautain, depuis leur donut. Je me suis donc dépêchée de leur donner de l'eau fraîche et du lait et de remplir leur bol de nourriture. Après concertation, elles ont daigné tout inspecter, mais reste à savoir si elles ont approuvé mon service... Comme toujours, j'ai reçu, pendant le voyage des chauffeurs, les appels téléphoniques nécessaires, pour me tenir au courant de la situation des voyageurs à bord. Ceux-ci étaient, comme toujours, sages et calmes. Ils m’ont également tenu au courant des embouteillages, de la météo locale, etc. A 3h00 du matin, ils m’ont laissé savoir que l'équipe d'accueil Martine, Nensie et Kevin avait déchargé, soigné, nourri et couché les chiens et que tout allait pour le mieux. Entre-temps, Dirk était rentré à la maison et était sur le point d’aller se coucher pour quelques heures car à 8 heures, il se rendrait à Rosa Canina afin de nettoyer la camionnette, de recevoir le vétérinaire, etc. Ensuite, il ferait les courses nécessaires à l'adoption. Puisque je sais, par expérience, que les jours d'adoption sont toujours très chargés, je n’ai pas téléphoné moi-même et j'ai attendu d’avoir des nouvelles. Les nouvelles sont arrivées vers 14h00 avec le son et les images des collaborateurs assis devant les gâteaux et me saluant tous. Tout s'était bien passé, chacun était content de son « nouveau » membre de la famille. Les photos pour immortaliser l'événement avaient été prises. Bref, tout était parfait pour la énième fois de notre carrière... A 17h30, Dirk était à bord du train et il me contacta pour dire qu’il était en route pour Zaventem. Environ 6 heures après son premier appel téléphonique, il est arrivé en taxi, à Casa Belgica.

Après une journée de repos, nous sommes partis pour la Belgique le lundi 18 mars avec, en escale, une nuit à Bordeaux car mon dos ne supporte plus les longs trajets et je risquais de payer l’addition par après. Le moins que l’on puisse dire est que l'hôtel avait l'air un peu spécial... Des couloirs rose vif, des chambres de couleurs noire avec des lits dont les matelas étaient posés sur des cadres bas et très glissants... Pas facile de se mettre au lit, et encore moins de s'y allonger. car une fois couché, le matelas bougeait sur la surface lisse et les draps se détachaient au moindre mouvement. Ce fut un vrai calvaire nocturne. Quoi qu'il en soit, le repas du soir dans une sorte de réfectoire, n’était pas mauvais du tout mais le public était un peu spécial. Le fait qu'au cours du dîner un border collie soit entré par les portes-fenêtres ouvertes et qu’il ait parcouru toutes les tables, a provoqué la consternation générale. Nous étions les seuls à caresser le pauvre animal et à le protéger sous notre table  de la colère du propriétaire de l’établissement. Dirk a finalement réussi à emmener le chien effrayé dehors,  où son propriétaire le cherchait. Après une nuit misérable, Dirk et moi étions heureux de pouvoir nous lever et après un modeste petit-déjeuner, nous nous sommes empressés de reprendre l'autoroute pour les 850 prochains kilomètres, même avec Paris en prime... Heureusement pour Dirk, nous ne savions pas encore que 2 accidents allaient se produire et qu’il nous faudrait plus de deux heures, avant de pouvoir laisser ce foutu périphérique parisien  derrière nous et de pouvoir reprendre la route de la Belgique. Vers 6 heures nous sommes arrivés à De Pinte. et nous avons dû passer au supermarché avant de rentrer à la maison car nous n'avions rien à boire ni à manger. SOUPIR... Inutile de vous dire que j'étais au bout du rouleau . De plus, je déteste faire du shopping et je voulais rentrer chez moi. À la maison, j'ai appris que Turbo avait été adopté et ramené par une dame "recommandée" qui aimait beaucoup les chiens et qui prétendait que Turbo était si sage, si doux, si gentil et tellement propre, mais que au bout de 2 jours, oui vous lisez bien, il n'y avait aucune attirance et qu’elle n'avait aucun lien avec lui..!!?? Incroyable, tout est bon pour se débarrasser d'un chien, n'est-ce pas, pas de compassion... Le soir même, il a été ramené d’urgence par Nensie et Sabine, les responsables régionales pour la Flandre Orientale, parce qu'elles ne voulaient pas laisser Turbo, une minute de plus, avec quelqu'un chez qui il n'était pas le bienvenu. Quant à Carioca, elle a été autorisée à accompagner Yolanda le jour de l'adoption, afin de se remettre du voyage et de son adoption manquée. Elle était en sécurité dans le Limbourg chez Yolanda, je n'avais pas à m'inquiéter pour elle. En tout cas, pour eux deux leur « malheur » deviendrait également leur bonheur car quelques jours plus tard,  2 adoptants fidèles se sont manifestés, dont l’un a adopté Carioca et l'autre Turbo. Ce dernier avait entre-temps, été récupéré par Luc, le mari de Yolanda, chez Nensie et Sabine. Tout est bien qui finit bien... surtout pour les chiens et moi-même. Cela signifiait moins de souci, moins de stress, moins de maux de tête et moins d'inquiétude. Tous deux sont arrivés là où ils devaient être moyennant un détour. C'était prévu ainsi, c'était écrit dans les étoiles...

Le samedi 23 mars, après quelques jours de repos, nous sommes partis pour Balen, afin d’aider à aménager la salle pour la promenade du lendemain. J'étais tellement fatiguée de rouler dans une circulation chaotique et éprouvante et dans le mauvais temps que la route semblait sans fin et j'étais plus que soulagée lorsque nous sommes finalement arrivés et que nous avons pu saluer les collaborateurs qui étaient déjà occupés à déplacer les tables et les chaises. une fois les salutations terminées, nous nous sommes également rendus utiles. La salle était comme une ruche avec de l'activité partout. Claire et Martine s'occupaient de la boutique GINB, Raymond s'occupait des tickets repas, Yolanda et Kelly installaient le stand Warm & Cosy, Dirk B et le petit Dirk s'occupaient du bar, Kevin et moi avons coupé les nappes en papier et décoré les tables avec les décorations réalisées par W&C, pendant que la sœur de Kevin était occupée à entrer et sortir de la cuisine pour faire les préparatifs du lendemain, etc... Beaucoup de travail pour si peu de monde, mais nous y sommes arrivés. Le lendemain, notre équipe a reçu les renforts nécessaires. Nancy Quidé de la région d'Anvers, Ann et Nancy de la région du Brabant ainsi que Nansie et Sabine de la Flandre orientale, sont venues pour le service. Inge Mariman, notre cordon bleu de longue date, la sœur de Kevin et Jean, notre éternel roi de la cuisine, sont venus pour le bon fonctionnement de la cuisine. Dirk de Ellen était là pour travailler dans le bar. Donc le lendemain, il y aurait en comptant  « mon » Dirk et Dirk B,  4 Dirk dans le bar. Enfin, Marie-Thérèse est venue faire ses adieux pour elle et pour sa boutique Wow. Quoi qu'il en soit, nous avions plus qu’assez d’aide. Après une journée fructueuse, tout le monde est rentré chez soi et Dirk et moi, sommes allés dormir dans un hôtel voisin où nous étions invités depuis des années lors d'événements organisés dans la région. Rentrer chez moi n'était pas une option.  Le lendemain à 10 heures, nous nous trouvions sous une pluie battante, sur le parking de la salle où des mobil-homes et des voitures étaient garés partout et où des adoptants se promenaient déjà.. Ce fut une  journée excitante avec suffisamment de participants pour remplir complètement la salle. Ce fut également une journée très agréable, avec une nourriture très savoureuse, un dessert délicieux, un bon service, beaucoup de bavardages et une belle promenade au sec car les dieux de la météo se sont montrés gentils avec nous.. Cette fois-ci, personne n'est tombé dans un gouffre comme la pauvre Ann l'année dernière, lors d’une promenade dans la région du Brabant  ... Quoi qu'il en soit, pour terminer, il y a eu une belle tombola et ensuite après un petit verre, la salle s'est lentement vidée. Il ne nous restait plus qu’à nettoyer la salle, la cuisine et, et, et…. Après avoir rempli ce devoir, nous avons pris un dernier verre tous ensemble après quoi, tout le monde est rentré chez soi... Le lendemain, Kevin a fait savoir que la salle était déjà réservée pour l'année prochaine...

Le lundi 25 mars à 9h00 du matin et donc au lendemain de la promenade, Dirk est parti pour Aalter avec la « plus jeune » de nos camionnettes car notre vieux véhicule se trouve également à Aalter où elle est garée sous l'œil vigilant de Raymond et de Claire. Une inspectrice du  SPF devait venir inspecter les véhicules. Malgré le fait que Dirk s'occupe de ses deux chouchous presque trop bien et qu’il ne ménage aucun effort, je n'ai été rassuré que lorsque l'appel téléphonique est arrivé que l'inspectrice du SPF avait déclaré qu'elles avaient toutes deux réussi avec brio et qu'elle les avait déclarées aptes au service pour les 5 prochaines années.  Mon mari a passé le restant de la semaine  à faire la comptabilité de GINB et à envoyer les cartes d’adhésion. Un travail qui l'occupait souvent jusque tard dans la nuit. Néanmoins, il ne voulait aucune interférence ni aide car j'avais mes propres chats à fouetter, disait-il.  Des chats qu'il préférait laisser tranquilles parce que je devais lire et répondre à des courriels et encore des courriels de « personnes intéressées » qui posaient parfois les questions les plus idiotes. Des e-mails dans toutes les langues, souvent signés uniquement d'un prénom voire d'aucun nom, mais avec un numéro de téléphone pour les appeler avec des informations... Parce que je ne veux rien laisser au hasard, j'appelle et généralement je n’entends plus rien  des "parties intéressées"...  Voilà une tendance très en vogue.. Une activité qui prend beaucoup de mon temps et généralement une occupation comme une autre, pour les personnes en question... Quoi qu'il en soit, j'ai aussi dû contacter le refuge où avait été pris en charge un galgo.   Là, on me raconta  que le pauvre animal avait été abandonné, par les propriétaires,  dans la salle de bain. Heureusement que Nancy Quidé d'Anvers avait vu sur FB qu'un refuge avait proposé un galgo à l'adoption car après avoir lu la puce, il s'est avéré qu'il s'agissait d'un galgo « GINB ». Tout est bien qui finit bien, car entre-temps, tout a été arrangé de manière « civilisée » pour le nouvel avenir du chien. Voilà pour l’histoire. Entre-temps, Dirk a rendu visite à l'ophtalmologiste qui, heureusement, lui a dit que ses yeux allaient toujours bien... Un coup de pouce qui l'a rendu tout aussi heureux que le fait que notre voiture ait passé le contrôle technique avec brio et qu'elle était de nouveau attendue pour un contrôle technique, dans seulement deux ans... Les hommes et leurs voitures et/ou camionnettes ou mobil-homes, etc. Que ces véhicules soient grands ou petits, la plupart des messieurs sont amoureux de leur voiture ou de leur parc automobile et les chérissent parfois plus que leurs épouses respectives …

Le samedi 30 mars, la veille de notre départ, a été consacré aux travaux précédant généralement un départ c.à.d. faire les valises, charger la camionnette, vider le réfrigérateur. Entre-temps, il fallait encore répondre aux derniers mails et réfléchir à ce que je ne devais pas oublier, ce qui veut dire que généralement, je l’oublierais quand même.. Au cours de la soirée, Dirk B est venu chez nous à De Pinte car il allait reconduire notre voiture en Espagne, dans le sillage de la camionnette. Heureusement que le copilote de Dirk voulait bien nous rendre ce service, sinon nous n’aurions pas su comment ramener notre voiture en Espagne... Vers 17 heures, il a été déposé chez nous par sa fille Paulien, qui lui avait donné un jour, un cours intensif de brossage des dents, et qui m'avait raccompagné en Belgique. Avant de s’en aller, elle recommanda à son père de bien faire attention. Parce que la nuit était plus courte d'une heure, cela signifiait que nous devions donc aller nous coucher " de bonne heure". Nous avions donc une pizza surgelée au menu et nous sommes allés "dormir" à 23 heures. Pour moi, cela signifiait ne pas dormir, aller aux toilettes environ 4 fois et me lever à 3h30 (donc 2h30) car il fallait que j'aie le temps d'appliquer mes couleurs de guerre et d'être prête  20 minutes plus tard, lorsque les messieurs réclameraient  la salle de bain. Dirk, qui se trouvait déjà en mode départ, ce qui signifiait qu'il valait mieux rester en dehors de son chemin, se pointa en premier. Dirk B qui connaît aussi mon Dirk, se montra en deuxième... A 5h00, nous avons laissé De Pinte derrière nous et ensemble, nous avons regagné Rosa Canina afin de récupérer nos chiens . Plus facile à dire qu'à faire car ils étaient fous d'enthousiasme et il a fallu plus de 20 minutes avant qu'ils soient tous à bord et que nous soyons en mesure de fermer les grilles derrière nous. Lorsque à 5h30 du matin, nous avons regagné l'autoroute  avec Dirk B dans notre sillage, Dirk a murmuré avec mécontentement que nous n'étions jamais partis aussi tard auparavant et… quelques gouttes sont tombées sur le pare-brise, soupir.. Du retard ou pas, et à mon grand plaisir, ces quelques gouttes étaient les seules qui tombèrent mais il y avait du monde sur l'autoroute, on ne peut pas tout avoir, n'est-ce pas.. Pendant que je regardais le trafic, je me demandais, tout comme Paul Jambers jadis, ce que faisaient tous ces gens, où ils allaient et d’où ils venaient à 6h00 du matin, un dimanche de Pâques... Quand l'aube commença à se pointer et que la lune déclina, "notre" Aire St Léger apparut et nous prîmes le petit déjeuner. Ensuite, le vrai boulot nous attendait, plus de 900 km d'autoroute jusqu'à Castets où nous avons passé la nuit. Heureusement qu’aucun de nous savait à quoi s'attendre...

Après un petit-déjeuner court mais agréable (mon mari déteste les délais), nous sommes partis pour Paris. A 8h30, nous avons regagné, sous un soleil matinal timide, le périphérique où il y avait, incroyablement mais vrai, moins de trafic que d'habitude ! Peut-être que le jour férié y était pour quelque chose, pensait Dirk. Possible qui sait ? Pâques ou pas. À peine 45 minutes plus tard, le soleil avait disparu et nous roulions sous une couverture nuageuse sombre sur le « direct » vers Bordeaux. Au fur et à mesure que nous dévorions les kilomètres, le temps devenait plus maussade. Tout à coup, un vent fort se leva et devenait de plus en plus violent de minute en minute et poussait devant lui de grosses gouttes de pluie qui se dispersaient sur le pare-brise. Je me sentait essoufflée, je devenais agitée et j'ai commencé à me déplacer d'avant en arrière sur mon siège, un signal que Dirk connaît bien. Le fait que le vent continuait à souffler et que la pluie alternait avec de la grêle et devenait de plus en plus forte ne faisait que me rendre encore plus anxieuse. Pendant que Dirk essayait de garder le cap, une alarme forte et insistante se déclencha juste avant Poitiers, ce qui nous a effrayé outre mesure. Au début, Dirk a pensé que la camionnette donnait l'alarme pour un problème technique et a vérifié, choqué toutes les lumières possibles jusqu'à ce que je remarque que ce n’était pas la camionnette mais son téléphone qui nous  alertait. Lorsque j'ai répondu, l'écran indiquait que l’Alerte ROUGE était de vigueur pour la région que nous traversions et que tous ceux qui se trouvaient au bord de l'eau devaient garder leur « Kit » prêt à fuir !!! Je n'en croyais pas mes yeux et j'ai traduit pour Dirk le contenu du message. Une deuxième et une troisième alarme ont suivi avec le même message et un peu plus tard nous avons vu des prairies inondées par la montée des eaux !! Des images irréelles qu'on ne voit qu'à la télé au journal télévisé... Nous n'avions pas d'autre choix que de continuer notre route et de voir si Dirk B nous suivait... Sous des amas menaçants de nuages pourpres foncés aux couleurs psychédéliques qui présageaient des catastrophes, il semblait qu’il n'y avait pas de fin aux 250 kilomètres épuisants jusqu'à Bordeaux. Quand je regardais les chiens, ils avaient l'air blasé car ils avaient déjà tout vu. A une vingtaine de kilomètres de la cité viticole, le ciel s'éclaircit à l'horizon et nous avons regagné le périphérique sous un soleil tout pâle. Heureusement pour nous, il faisait encore calme et les grandes masses n'étaient pas encore prêtes à rentrer chez elles. Lorsqu'une demi-heure plus tard, nous avons roulé en direction de Castets pour entamer les 120 derniers kilomètres, le soleil un peu faible a été chassé par des nuages. À notre grande frustration, de grosses gouttes de pluie tombaient de nouveau du ciel. Je pensais sans cesse, au jogging obligatoire d'une demi-heure des chiens sur le parking clôturé de l'hôtel et à leur dîner qui suivrait.

Malheureusement, lorsque nous sommes arrivés à destination, l'eau coulait à flots et il n'y avait rien d'autre à faire que de les laisser sortir sous la pluie, ce qu'ils ont bien apprécié après le long voyage et se sont rapidement mis à se pourchasser. Les Dirk étaient un peu moins enthousiastes.. Comme il s'est avéré que le restaurant « La Tchanka » était fermé et que cela s'appliquait à tous les week-ends à venir, nous nous sommes mis à la recherche d’un dîner alternatif. La nourriture nous l’avons trouvée, grâce aux sympathiques clients américains de l'hôtel, dans le McDonalds voisin. Ils nous ont assuré avec enthousiasme qu'il y avait également une option végétarienne car ils étaient végétariens eux-mêmes. Il n’y avait donc pas d’autre choix que de nous rendre, tous les trois,  avec notre voiture à notre nouveau « resto ». Qui aurait pensé cela, me demandai-je avec nostalgie, où était le temps de l'Hyppopotamus. Quoi qu'il en soit, pendant que nous dînions au McDonalds que nous regardions depuis des années de notre chambre (le resto est situé derrière une cloison juste à côté de notre hôtel), il continuait à pleuvoir des cordes. À 22 heures, les Dirk ont laissé sortir les chiens pour la dernière fois, puis tout le monde s'est endormi, épuisé. Quand je suis entré, à 8h00 du matin, dans la salle du petit-déjeuner, le couple âgé d’américains qui nous avait sauvés de la faim, m'attendait pour prendre congé et pour me souhaiter beaucoup de bonheur avec le travail fantastique que nous accomplissons. Avant de continuer leur voyage au Portugal avec leur lapin (oui), ils m'ont assuré qu'ils continueraient à suivre GINB sur FB. Voilà pour nos nouveaux fans. Dehors, la pluie avait cessé et un soleil matinal incertain brillait. Cependant, la cime des arbres nous indiquait que les rafales de vent avaient persisté. Un vent fort qui allait continuer à nous pourchasser dans tout le Pays Basque et bien au-delà. Dès que nous avons traversé la frontière espagnole, de grands panneaux lumineux annonçaient que c'était la « Semana Santa » et que la semaine sainte de l'année précédente avait fait 35 morts sur la route. Ce n'est pas surprenant quand on voit la manière dont conduisent les Espagnols. La plupart d’entre eux, ne tient compte de personne ou de quoi que ce soit. et s'imaginent être seuls sur la route… Ils n'utilisent pas d'indicateurs de direction, même s'ils sont facultatifs en Espagne.. Ils tournent brusquement et traversent la route en diagonale.. Ils préfèrent rouler dans le compartiment central.. Ils accélèrent lorsqu’on veut les dépasser... Ils restent à parler et à gesticuler sans prêter attention à la route... Leur plus grand passe-temps est de dépasser juste avant de devoir prendre un virage, ce qui signifie qu'il faut freiner sérieusement. Ils donnent à Dirk des tendances meurtrières. Dirk B est un peu plus modéré, mais il ne les aime pas non plus, et moi de même, car ils ont failli me donner une crise cardiaque à plusieurs reprises. Bien que les rafales de vent aient continué à secouer violemment la camionnette tout au long du trajet, il y avait de longs embouteillages dans la direction opposée et des milliers de voitures se rendaient quelque part de façon téméraire. Peut-être à un événement à l’occasion de la Semana Santa… qui sait. Heureusement pour eux et pour nous, le temps est resté sec mais imprévisible et l'ultime surprise nous attendait dans la Somosierra, une surprise blanche…

A mesure que nous montions, il y avait de la neige le long de la route et sur les hauts sommets autour de nous. Plus nous montions dans la Somosierra, plus le vent tirait fort sur notre véhicule et plus le tapis de neige devenait épais. Pluie, grêle, rafales de vent, neige, soleil, jour et nuit, nous avions tout eu. Je pensais que le changement climatique ou les caprices d'avril ou les averses de mars y étaient pour quelque chose et, pire encore, peu de conducteurs y prêtaient vraiment attention. Lorsque nous avons, en descendant,  passé le panneau indiquant la province de Madrid, la neige avait disparu. Encore 120 km et nous serions enfin à la maison. Alors que je repensais au voyage, quelque chose a commencé à m’occuper l’esprit . Le jeune mâle noir d'à peine 8/9 mois qui avait été retrouvé juste avant notre départ pour la Belgique, avec une patte avant horriblement mutilée en qui attendait notre retour. Dès mon retour à la maison, j'ai appelé le docteur De Frutos. Les inquiétudes avaient repris le dessus. Une heure et demie plus tard, Dirk, suivi de Dirk B, entra dans notre « parc automobile » à Casa Belgica. Dès que nous avons franchi le premier dos d'âne de l'Avenida de Madrid, les chiens ont su qu'ils étaient chez eux et ont crié à l'unisson. Maintenant qu'ils étaient là, on ne pouvait pas les libérer assez vite. Comme toujours, ils s'étaient comportés de manière exemplaire, alors pendant que les Dirk déchargeaient la camionnette et la voiture, c'était la pause toilettes et l'heure du goûter. Une fois les voitures libérées de leurs bagages et que j'avais vidé nos deux valises, il ne me restait plus qu’à faire mes « fameux » spaghettis, soupir.. Alors pendant que ces messieurs buvaient un apéritif pour fêter la bonne réussite du voyage, je me suis mise à ma sauce, fatiguée mais satisfaite. Après le dîner réussi et les compliments obligatoires pour mes spaghettis, j'ai partagé le surplus de pain français entre les chiens. Quand la grosse Loulou a eu un morceau supplémentaire, elle m'a arraché goulûment la main et a failli manger mon pouce ! J'ai entendu mon articulation craquer et, au grand désarroi des Dirk, j'ai crié de douleur. En une minute, mon pouce a commencé à enfler comme une mini montgolfière remplie et quelques minutes plus tard, il avait toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Après le dîner, les hommes ont regardé la télévision, puis Dirk B est allé se coucher car demain matin, les messieurs devaient partir à l'aéroport à 6 heures du matin puisque Dirk B partirait avec le premier vol pour la Belgique. Une heure plus tard, je me suis couchée avec un gros pouce violet, douloureux et lancinant, et je n'arrivais pas à dormir à l'idée de devoir me lever à nouveau quelques heures plus tard. Cependant, lorsque ces messieurs se sont levés, je suis resté au lit et j'ai encore une fois remercié chaleureusement Dirk B pour tout, lorsqu'il est venu me dire au revoir à la porte de la chambre. Vers 8 heures, Dirk était de retour à la maison et s'est glissé pour une petite demi-heure encore, entre les draps. Les chiens étaient tellement fatigués qu’ils n’avaient rien remarqué et qu’ils avaient continué à dormir. J’étais aussi fatiguée que mes chiens d’ailleurs... Sans parler de mon gros violet douloureux...

mardi 9 avril 2024

Après le départ de Dirk B, j'ai envoyé un e-mail au docteur De Frutos, lui informant que j'avais un jeune mâle avec une patte fracturée et qu'il s'agissait probablement d'une fracture ancienne. A mon retour, il m’a répondu que nous avions rendez-vous aujourd'hui à 9h00. Marie-Carmen nous a donc amené le jeune galgo à 8h00. Malgré le fait que nous ayons vu pas mal de pattes cassées, nous avons tous deux été choqués en voyant le pauvre animal. Il pouvait à peine marcher sur sa patte avant droite, terriblement difforme et dire qu'à en juger par son état, le pauvre avait dû errer ainsi pendant des semaines, dans l'arrière-pays accidenté et inaccessible. Heureusement, quelqu'un avait téléphoné et l'avait amené au refuge. Quoi qu'il en soit, il était en sécurité avec nous et nous veillerions à ce qu'il reçoive le meilleur traitement possible. Quand le docteur De Frutos l'a examiné, il a immédiatement reconnu qu'il s'agissait effectivement d'une vilaine vieille fracture. Des radios ont été prises, puis il a subi un scanner et entre-temps, son sang a été analysé afin de détecter toutes les maladies tropicales et autres. Alors qu'il était encore sous anesthésie, le Dr De Frutos nous a fait part de ses découvertes peu prometteuses. En raison de la fracture jamais traitée, la patte était complètement soudée dans les deux sens, vers l'avant et vers l'intérieur. Pour résoudre ce problème, ses os devraient être fracturés et remplacés par des pièces de rechange fabriquées en 3D et fixées avec des colliers également fabriqués en 3D. Il faudrait 2 semaines pour que les pièces soient prêtes, une opération compliquée et coûteuse et cela demanderait une longue rééducation... Il était évident que nous étions disposés à lui laisser subir le traitement proposé. Le pauvre garçon le méritait tellement, il était si courageux et surtout si innocent. De là, son nom Innocent en français. Cela lui va bien et Dirk est un grand fan de la série « Nonkels », moi aussi d’ailleurs. Dès notre retour à la maison, Innocent a décidé qu’il était prêt à rester. Il me suivait partout, a fait connaissance avec les chiens et a mangé son premier souper avec eux, un grand événement. Puis il s'est allongé dans un des donuts du living et a dormi comme un bébé toute la nuit. Cela fait trois jours maintenant qu’il est là. Il vient nous accueillir le matin avec les autres, il court partout derrière moi, il vient sur mes genoux et pose sa tête sur ma poitrine, se couche à mes pieds... c’est tellement intense. J'ai un nouveau adepte et fan... Et nos chiens... Ils s’en font leur idée et laissent Innocent y aller doucement...